Cloclo, trente-ans déjà ...

BRUXELLES

Il y a trente ans, des milliers de fans en pleurs apprenaient la mort accidentelle de leur idole, Claude Fançois . Parmi eux, Sylvie Mathurin, son habilleuse mais aussi son ombre . Témoin privilégié des dernières années de sa vie, elle dévoile aujourd'hui les secrets d'un amour absolu . Celui de la fan qu'elle a été depuis l'âge de huit ans lorsqu'elle découvre ses paroles tristes qui lui donnent tout de suite envie de le consoler . Celui de la femme amoureuse qu'un soir, Claude François fait entrer chez lui ... Celui de la confidente enfin, lorsqu'elle travaille pour lui . Rencontre ...

Cela fait 30 ans que Claude François nous a quitté . Vous l'aimiez d'un amour absolu . Quels sont vos sentiments pour lui aujourd'hui ?
"Je l'aime toujours autant, aussi intensément, mais différement . Je suis beaucoup moins fan . Je ne suis plus fan du tout, d'ailleurs . JE n'ai plus besoin de m'entourer de photos, de posters et de l'écouter en permanence . Je n'ai plus cette addiction que j'avais quand j'étais adolescente . Cela m'est heureusement passé !"

Quand il est mort, vous avez failli vous donner la mort vous aussi ...
"Oui, Claude je l'avais en moi depuis l'âge de 8 ans . J'avais grandi avec lui . C'était toute ma vie . Quand je travaillais avec lui, je l'accompagnais partout . J'étais dans son ombre . J'avais été si proche de lui . Je perdais l'essence même de ma vie . Claude s'appuyait sur moi pour tout . Je faisais ses courses . S'il avait besoin d'un mouchoir, je lui tendais un kleenex . Quand il est mort, j'avais 21 ans . C'était la première fois que j'étais confrontée à la mort . Je ne savais pas où il partait . Et je pensais qu'il serait bien démuni, lui qui n'avait plus l'habitude de vivre seul . Donc c'est vrai que je voulais partir avec lui ."

Vous avez gardé beaucoup de contacts avec ses proches ?
"Oui, on est très lié . On essaie de se voir régulièrement, avec toute la troupe . Evidement, on ne parle que de Claude . Je vois aussi ses enfants . Claude continue de faire partie de nous et de nous réunir tous ."

Dans ce livre, vous racontez aussi comment, à 17ans, vous êtes devenue sa maitresse .
"C'est un mot que je n'aime pas du tout . Je n'étais pas du tout dans le cadre d'une relation amoureuse . Ce n'était pas mon copain, ni mon mari, ni mon fiancé . Je l'aimais . J'aimais l'artiste . J'aimais un tout . J'aimais l'idole, et qui dit idole dit partage . Le principe même de l'idole, c'est d'être aimé par un maximum de personnes . Je n'étais pas du tout dans cette notion d'exclusivité . J'étais au-delà de cela . Et puis Claude n'était pas l'homme d'une femme . Son public, ce n'était que des femmes, des jeunes filles . C'était presque un symbole . Il fallait petre un peu irresponsable pour pouvoir imaginer être la femme de Claude François ."

Vous dites dans ce livre que vous vous entendiez bien avec sa compagne Kathalyn . Il n'y avait pas de jalousie entre vous ?
"Je ne pouvais pas, moi, être jalouse de Kathalyn . Et je suppose qu'elle ne le savait pas, donc ..."

Avec votre livre, elle doit le savoir, maintenant ! Elle n'a pas réagit ?
"Non . Elle vit aux États-Unis ..."

Vous n'avez pas peur de choquer les proches de Claude François par vos révélations ?
"Non, j'en ai parlé avec Claude Junio . Je l'avais contacté avant pour lui dire l'iobjet de mon livre . C'est un homme de 40 ans maintenant, très réfléchi, et qui connait son père . Il sait comment il avait besoin d'être aimé, d'être entouré . Je ne pense pas qu'il soit choqué . En tout cas, il ne m'en a pas fait part ."

Quel est votre plus beau souvenir de Claude François ?
"C'est difficile, j'en ai tellement . Notre première rencontre a été déterminante . C'était chargé de tellement d'émotion, de tendresse . Le fait qu'il vienne me chercher alors que j'attendais avec les autres fans devant son immeuble . J'aimerais bien revivre des émotions aussi intenses . Mais après cela, il y a eu encore tellement de bons moments ... Prendre un sauna tous les deux, c'était un bon moment aussi !"

S'il était toujours en vie aujourd'hui, vous pensez qu'il aurait toujours autant de succès ?
"Oui, je l'espère . Mais on ne peut pas juger . C'est difficile de l'imaginer à 70 ans, vu qu'il est mort jeune . Je ne peux l'imaginer vieux, ridé, vouté . Il ne l'aurait pas supporté ."

Le travail aux côtés de Claude François était épuisant ...
"Vu de l'estérieur, c'était dur . Mais quand vous rentriez chez Claude, il fallait l'aimer, être convaincue de son succès, de ce qu'il fesait . Je ne regrette rien ."

En plus de votre vie avec Claude François, c'est l'histoire d'une fan que vous raconter .
"Le but de mon livre est de redonner un peu d'égard et d'attention aux petites fans, qu'on apprenne à les différemment, avec bienveillance et égards . Faire qu'on ne se moque plus des fans parce que c'est un sentiment pur et profond . Souvent, c'est aussi le fruit d'une souffrance, d'un mal être . Et on ne peut pas traiter cela à la légère ."

Vous avez aujourd'hui trois grandes filles . Aucune n'est devenue la fan d'un chanteur ?
"Non, je les ai préservées de cela . Parce que c'est quand même assez destructeur ! Je ne souhaitais pas cela pour mes filles . Mais pour moi, je ne regrette rien . Si c'était à refaire, je le referais ."

Aujourd'hui, Cloclo reste votre chanteur préféré ? Vous n'écoutez que lui ou vous appréciez aussi d'autres chanteurs ?
"Non, je n'écoute personne d'autre . Je l'coute lui de temps en temps . Pas en permanence . Mais je ne le regarde pas parce que je ne peux pas . J'aime bien écouter Aznavour aussi parfois . Mais je ne suis ni admirative, ni fan . J'ai cessé d'être fan à la mort de Claude ."

By tntbia,

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